Situation à Gaza
- Gérard Leseul
- 24 mai
- 2 min de lecture
Le Gouvernement israélien gagne des batailles, mais est en train de perdre la guerre et a déjà perdu son humanité en bloquant l’aide humanitaire et en poursuivant ses bombardements sur Gaza.
La communauté internationale doit appliquer le droit international pour stopper la colonisation, démanteler les colonies illégales en Cisjordanie, fermer les centres de détention arbitraire à Gaza et protéger tous les civils. L’UE doit activer la clause de respect des droits humains pour suspendre son accord d’association avec Israël, écrivions-nous déjà le 28 mai 2024.
Les informations qui arrivent de Gaza indiquent que deux millions de personnes sont affamées alors que des tonnes de nourriture sont encore bloquées à la frontière avec la bande de Gaza, et l’intensification de l’offensive israélienne dans cette zone compromet toute chance de paix durable dans le territoire palestinien.
Face à la politique du Premier ministre d'extrême droite israélien, l’opposition est de plus en plus virulente. Yaïr Golan, leader de la gauche israélienne, a déclaré ce mardi que son pays était « en passe de devenir un Etat paria parmi les nations » affirmant que la guerre dans la bande de Gaza était menée « au profit d’objectifs politiques », « Un pays sain ne fait pas la guerre à des civils… ».
La lutte d'Israël contre les terroristes du Hamas en réponse aux attaques du 7 octobre était légitime, mais cette lutte ne peut continuer au détriment des populations civiles palestiniennes qui sont les premières victimes du Hamas. La lutte légitime contre le terrorisme ne doit pas cacher une volonté d'épuration ethnique de la bande de gaza et une volonté d'occupation du territoire palestinien par Israël.
Le Gouvernement Israélien refusant d’entendre les appels au cessez-le-feu, l’Union européenne a décidé de lancer un réexamen complet de son accord d’association avec Israël conformément à la demande d’une « forte majorité » d’Etats membres. Signé entre l’Union européenne et Israël en 1995, et entré en vigueur en 2000, ce traité d’association prévoyait non seulement un dialogue politique, mais également la libéralisation des échanges commerciaux. Ce qui a progressivement fait de l’UE le premier partenaire commercial de l’Etat hébreu. Progressivement, cet accord a été élargi, intégrant Israël à plusieurs politiques communautaires en matière de recherche ou de mobilité étudiante, tel que le programme Erasmus. De nombreux pays de l’UE plaident pour des sanctions européennes y compris contre "certains ministres israéliens". Le Royaume-Uni a aussi annoncé suspendre ses négociations pour un accord de libre-échange avec Israël et proteste contre l'escalade à Gaza "moralement injustifiable, totalement disproportionnée et contre-productive".
Le 19 mai, les gouvernements britannique, français et canadien ont publié une déclaration commune appelant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à mettre fin à l’invasion militaire en cours à Gaza et à lever le blocus sur les convois d’aide humanitaire.
La reconnaissance de l’État de Palestine que nous réclamons depuis plus de 40 ans (déclaration de 1980, discours de Mitterrand à la Knesset de 1982…) est plus que jamais urgente.

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