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Proposition de loi agro-écologie

Attendue par une partie de la profession agricole, rejetée par les associations de protection de l’environnement, la proposition de loi du sénateur « Duplomb » promettait de vifs échanges dans l’hémicycle. Par une mauvaise manœuvre, elle ne sera finalement pas discutée par les députés en séance publique.

Le bloc central et la droite ont fait adopter il y a plusieurs jours avec l’extrême droite une motion de rejet sur leur propre proposition de loi pour enjamber des débats qui s’annonçaient difficiles. Le texte dont les principales mesures visaient à revenir sur l’indépendance de l’Anses (agence nationale de sécurité alimentaire), à faciliter le déploiement des mégabassines et à réintroduire à titre dérogatoire certains pesticides néonicotinoïdes, ira désormais devant une commission mixte paritaire, réunissant à huis clos sept députés et sept sénateurs en privant nos concitoyens de toute transparence des débats.

Notre agriculture est confrontée au double défi d’une falaise démographique et du mur climatique, or cette proposition de loi « Duplomb », démagogique, occulte les vrais sujets. Elle n’apporte aucune réponse pour protéger le revenu de nos agriculteurs, à travers la lutte contre la concurrence déloyale internationale mais aussi intraeuropéenne, ainsi que la régulation des marges de la grande distribution et de l’agroalimentaire. Elle n’apporte aucun réponse pour renouveler les générations, à travers une vraie régulation foncière ou pour soutenir l’élevage, pilier de notre souveraineté alimentaire. L’agriculture ne sortira pas grandie de cette manœuvre.

Cette proposition de loi est à contre-temps des urgences écologiques, sanitaires et sociales. Pis, elle remet brutalement en cause l’indépendance de la science et la transition agroécologique qui est le seul chemin pour concilier notre souveraineté alimentaire, le respect de la santé humaine et celle de l’environnement. Sortir de l’impasse et calmer les tensions nécessitent de préserver l’indépendance de la science, installer une véritable démocratie de l’eau et réanimer le plan de sortie des pesticides en investissant massivement dans la recherche pour soutenir nos agriculteurs.

Dans les débats en commissions avec les collègues de mon groupe nous avons défendu des amendements pour maintenir l'interdiction des néonicotinoïdes qui font courir un risque pour la santé humaine mais également pour les pollinisateurs.

Nous avons parallèlement réclamé une extension de cette interdiction sur les produits importés afin d'éviter une concurence déloyale pour notre agriculture nationale.


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