Face aux projets budgétaires injustes du Gouvernement, j’ai voté la censure. Je ne l'ai pas fait avec légèreté mais conscient de mes responsabilités.
Après deux mois de débats budgétaires, nous ne pouvons que constater l'échec de Michel Barnier qui a stoppé lundi la discussion parlementaire sans avoir cherché à créer les conditions d'un réel dialogue constructif avec la gauche. Rien n'exigeait ce passage en force et le Parlement pouvait poursuivre la recherche de compromis.
Or, nous sommes face au risque d'un budget de la Sécurité sociale qui fragilise l'hôpital public, qui ne prend pas en charge les défis de la société du vieillissement et fait payer les assurés sociaux, les malades et les retraités. Nous sommes face à un projet de budget de la nation qui ne préserve ni le pouvoir de vivre des plus modestes, ni le maintien de nos services publics (éducation, santé...). En responsabilité, je me suis opposé à ces budgets car bien que plusieurs de nos amendements et propositions aient été adoptés lors de l’examen des textes budgétaires, aucune n’a été retenue dans les textes soumis au vote. Aucune concession ne nous a été accordée.
En cohérence, alors que le Premier ministre a eu recours à l'article 49.3 de la constitution pour faire adopter le projet de loi de financement de la sécurité sociale, la seule réponse institutionnelle était la censure. Mais la censure n'est pas une fin en soi.
Je n’ai jamais accepté les excès vociférants sur les bancs de l’Assemblée avec ou sans cravate, je n'ai jamais fait le choix du chaos institutionnel et ne le ferai jamais. Je ne scanderai pas « démission ou destitution ». Je soutiens une solution politique stable avec la nomination d'un Premier ministre partageant les valeurs de gauche, de solidarité et de responsabilité et s'engageant dans un dialogue constructif avec le Parlement et les partenaires sociaux.
Nous le savons, la réalité institutionnelle est qu'aucune force politique n'est à elle seule majoritaire, elle est le fruit du vote des Françaises et des Français. Dans ces conditions, la méthode du Gouvernement et du Parlement doit être celle du compromis texte par texte comme les socialistes l’avaient proposé dès l'été.
Je souhaite que nous puissions changer de cap, nous engager dans un parlementarisme renouvelé. J'y prendrai toute ma part.

Comments