Le vieillissement de la population
- Gérard Leseul
- 15 févr.
- 2 min de lecture
Alors que les années 2030-2040 verront le nombre de personnes âgées de 85 ans et plus augmenter de 58 %, et que l’on estime à 2,2 millions les Françaises et les Français qui seront en situation de perte d’autonomie en 2050 (contre 1,3 million en 2020), le système de financement actuel, reposant sur la solidarité nationale ainsi que sur des contributions privées, est mis en difficulté. C’était le thème de la rencontre avec la « coupole mutualiste » qui réunit les Assureurs Mutualistes et les Mutuelles de santé (VYV, Mgen….) à laquelle j’ai participé avec grand intérêt.
Malgré des aides comme l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), le reste à charge pour les familles atteint en moyenne 2 000 euros par mois, l’un des niveaux les plus élevés d’Europe. Des inégalités territoriales et sociales aggravent cette situation, limitant l’accès à des services adaptés. De la même manière, les aidants, qui jouent un rôle crucial, sont souvent laissés sans soutien suffisant.
Face à ces défis, la question du financement de la transition démographique et du grand âge est plus que jamais centrale. Les mesures mises en place restent largement insuffisantes. Le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025 prévoit une hausse des financements pour le secteur du grand âge, avec une augmentation de l’ONDAM personnes âgées. Cependant, ces financements ne permettent pas de compenser la hausse structurelle des coûts.
Et si la création en 2020 d'une cinquième branche de la Sécurité sociale couvrant le risque "autonomie" a permis le déploiement partiel d'une politique du bien-vieillir dans tous les territoires et si l’accompagnement des personnes âgées a fait l’objet d’une loi en avril 2024 ”portant mesures pour bâtir la société du bien-vieillir et de l'autonomie”, ces mesures restent encore insuffisantes pour répondre à la transition démographique en cours.
L’absence de plan pluriannuel pour répondre à la transition démographique aggrave encore la précarité des établissements spécialisés et des services d’aide à domicile. En parallèle, le recrutement de personnel soignant est un défi majeur. D’ici 2030, il faudrait créer 400 000 postes supplémentaires dans le secteur du grand âge pour répondre aux besoins croissants.
Nous avons besoin de cette « loi grand âge » promise depuis 2017 par E. Macron, que nous réclamons fortement depuis des années et qui n’est toujours pas à l’ordre du jour des débats nationaux !
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