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Pacte social des mobilités

Photo du rédacteur: Gérard LeseulGérard Leseul

Dernière mise à jour : 19 déc. 2024

La mobilité a été au cœur des débats électoraux. Son coût explose, que ce soit pour acquérir un véhicule, faire le plein de carburant ou prendre le train. Le prix du transport est le poste de dépense qui a le plus augmenté entre 2017 et 2022 (+18 %), devant l'alimentation et le logement (+15 % chacun).


Les problèmes de mobilité constituent un frein majeur à l’insertion, en particulier dans de nombreux territoires ruraux. On estime que 20 % de la population active rencontre des difficultés à se déplacer en France et que 28 % des personnes en insertion professionnelle abandonnent leur emploi ou leur formation pour des raisons de mobilité. Par ailleurs, l’accès à la mobilité s’avère tout aussi complexe pour les personnes en situation de handicap ou encore des personnes âgées, notamment suite à l’arrêt de la conduite d’un véhicule. Enfin, en territoire rural ou péri-urbain, la mobilité constitue un facteur aggravant d’exclusion sociale et un facteur de risque de rupture de parcours d’études, de formation ou encore d’accès à la santé.


Des efforts importants sont souvent déployés par les collectivités locales pour faciliter les mobilités collectives mais au final, les inégalités de déplacement entre les centres-villes et les zones moins peuplées sont de plus en plus criantes.

Par ailleurs on le sait, les mobilités sont aussi à l’origine de nombreux coûts externes pour notre santé (émissions de gaz à effet de serre, particules fines, Nox…). Rappelons-le, le transport reste le secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre avec 30 MtCO2e, soit 32 % des émissions de la France. Si la mobilité aide à satisfaire des besoins privés, elle engendre aussi de nombreux coûts collectifs ou externalités négatives. Les matières premières consommées, les métaux rares et aussi les infrastructures leur entretien, leur maintenance ont aussi un coût environnemental élevé.


Or, d’une part le rationnement brutal des mobilités n’est pas envisageable mais leur rationalisation, leur mutualisation sans doute peuvent l’être ; d’autre part les pratiques de mobilités changent très (trop) lentement alors qu’il faudrait aller plus vite.


Il nous faut donc collectivement répondre à la double équation du pouvoir d'achat et de la transition écologique alors que les fractures sociales et territoriales, de plus en plus fortes dans notre pays, s'observent également en matière de mobilité et s’expriment aussi dans les urnes.

C’était l’objet du colloque que j’organisais ce jeudi à l’Assemblée nationale. Merci à l’ensemble des participants de poursuivre activement l’élaboration d’un pacte social de la mobilité.


Je continuerai, dans les prochaines semaines, à faire des propositions pour associer développement durable et résorption des fractures sociales dans les mobilités.






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