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L'état de la pauvreté par le Secours catholique

Photo du rédacteur: Gérard LeseulGérard Leseul

Chaque année, le Secours catholique publie en novembre son rapport « état de la pauvreté ». Comme l’année dernière et avec quelques parlementaires, j’ai participé à la présentation des principaux indicateurs du rapport 2024 fondé sur les données collectées par l'association, en 2023, auprès de ses bénéficiaires. L'an dernier, elle a accompagné 1,06 million de personnes en situation de précarité.


Ce rapport titre cette année sur les « Prestations sociales : quand la solidarité s’éloigne ». Car au-delà des contours d’une pauvreté multiple et complexe, qui caractérise l’exclusion d’aujourd’hui, l’association alerte sur la dégradation du niveau de vie des plus pauvres et la difficulté à accéder à la protection sociale face à la dématérialisation des démarches administratives.


D'après le Secours catholique, "les femmes sont les premières victimes de la pauvreté". "Elles représentent 57% des personnes rencontrées", note l'association, précisant qu'une femme sur quatre est une mère isolée. Les plus jeunes sont aussi particulièrement touchés avec "35% des personnes accueillies qui ont moins de 15 ans". Cela n'empêche pas "un vieillissement des personnes accueillies" qui "s'observe depuis plusieurs années", selon l'étude.


Sur l'ensemble des ménages rencontrés, 95% sont en dessous du niveau de pauvreté, "74% sont même en situation d'extrême pauvreté", d'après l'étude. Le premier besoin exprimé par les personnes suivies est celui d'une aide alimentaire (46% des ménages).


La solidarité s’éloigne. Elle est pourtant essentielle dans la vie des personnes vulnérables qui poussent la porte du Secours catholique. L’augmentation de la part des prestations sociales comme principale ressource vient notamment du vieillissement de la population accueillie et de la part croissante des ménages en âge de travailler mais dont l’état de santé ne le permet pas.


Cette solidarité est cependant de plus en plus difficile d’accès et de nombreuses personnes rencontrées n’y ont pas ou n’y ont plus droit (étrangers sans titre de séjour, durcissement des critères d‘éligibilité concernant les APL, le RSA ou les allocations chômage…). La réforme de l’assurance-chômage a par ailleurs « fait basculer une partie des chômeurs vers l'inactivité, comme les jeunes actifs ».


Enfin, le taux de non-recours au RSA atteint 36% en 2023, soit 10 points de plus qu'en 2010, rapporte l'association. La situation est similaire pour le minimum vieillesse. "Qu'il soit le produit d’un renoncement, d’une peur d’être stigmatisé, d’un manque de connaissance ou de difficultés d’accès aux démarches, le non-recours aux prestations sociales n’est autre que la résultante de l’éloignement de la solidarité, produite par l’administration elle-même", notamment à cause de la dématérialisation des démarches, affirme le Secours catholique.


C’est pourquoi l’association appelle à :

➡️"garantir un accès physique au sein des administrations",

➡️"intensifier les dispositifs d'aller-vers",

➡️"simplifier les démarches et les adapter aux situations individuelles",

➡️"défendre un revenu minimum garanti décent".







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