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Industries, l'État doit être en première ligne

Dernière mise à jour : 20 déc. 2024

Les annonces d'ExxonMobil, de Michelin, de Bosch ou Valéo, de réduction de leur activité et de fermeture d'une partie de leurs unités de production industrielles en France traduisent une crise de nos industries.


Ces annonces sont des coups de massues pour nos territoires industriels et font craindre une déstabilisation profonde de l'équilibre économique et social national. Alors que la désindustrialisation s’est enclenchée dès le milieu des années 1970. Le nombre d’emplois industriels comme la part de la valeur ajoutée industrielle dans le PIB ont été divisés par deux en cinquante ans, faisant de la France l’économie la plus désindustrialisée du G7, avec celle du Royaume-Uni.

Lors de la commission d'enquête parlementaire que j’ai menée en 2021 pour identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le PIB de la France, j’avais cherché aussi à définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie dans notre pays.


Parmi les nombreuses propositions que j’avais pu faire, plusieurs sont encore d’une totale actualité pour développer une industrie moderne et respectueuse de l'environnement et notamment :

Renforcer le dialogue et la concertation au sein de l'entreprise en ouvrant les conseils d’administration aux salariés.

Développer le secteur de la recherche et de la formation.

Mobiliser l’épargne des français et des européens à destination de l’industrie.

Développer les normes sociales et environnementales à l’entrée de nos frontières avec des éco-score.


Améliorer le ciblage et la conditionnalité des aides publiques avec des contreparties et un pay back en cas de vente ou de fermeture.

La crise sanitaire et les conflits internationaux, le dumping américain et chinois, les nouveaux besoins de consommation décarbonnée attestent de l’urgence de retrouver une souveraineté industrielle en relocalisant les productions essentielles en Europe et en France.


J'ai répondu aux journalistes de France Info/France Inter pour rappeler que le rôle de l’Etat est indispensable. L'État doit être en première ligne pour protéger les emplois et préserver les outils industriels. Cela passe par des aides aux entreprises et des aides à la reprise, à l’emploi et non aux dividendes. L'État doit s'engager pour protéger notre industrie, il doit aussi instaurer des conditions pour assurer le bon usage de ces moyens.


Au soir de l’élection européenne, plutôt que de dissoudre l'Assemblée nationale, plongeant ainsi la France dans l’expectative puis l’attentisme, le Président Macron aurait du consacrer toute son énergie à œuvrer à plus d’harmonisation fiscale et sociale au sein de l’Union, à travailler à un grand plan de financement et de relance industrielle, à mobiliser l’épargne des européens vers son industrie et vers une industrie décarbonée, à développer des indicateurs « écoscore » prenant en compte les externalités polluantes ou émettrices de CO2 comme dans le transport venant d’Asie.


Le risque des défaillances d'entreprise est connu depuis plusieurs mois et il aurait fallu agir plus tôt. À Port-Jérôme-sur-Seine, à Lillebonne, à Barentin mais aussi pour la Chapelle Darblay je suis pleinement mobilisé avec l'ensemble des élus locaux pour préserver les intérêts des salariés, faire vivre l'outil industriel et préserver les intérêts des salariés et de nos territoires.


A l’heure où l’engagement de l’Europe à atteindre la neutralité carbone en 2050 bouleverse toutes ses industries, il y avait mieux à faire que dissoudre l‘Assemblée nationale en prônant encore plus de libéralisme. Dans un monde perturbé, nous avons besoin de régulation et de protection.

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